lundi 11 avril 2016

Le débat à Vayrac


Un tiers des médecins pourrait disparaître dans trois ans sur le nord du Lot. Sur le bassin de vie des Quatre Routes du Lot-Vayrac-Bétaille, le risque est bien là et il est raisonnable d’organiser rapidement une parade au manque de médecins prévisible dans les prochaines années.

Sur appel d’offres de l’Agence Régionale de la Santé, l’association «Mieux vivre dans le nord du Lot» est mandatée en 2016 pour recueillir les avis des nord lotois et en dégager des propositions pour le territoire.

Lors de chaque rencontre, l’association encourage l’expression des publics à partir d’un diagnostic local du problème, d’une analyse de l’évolution des vocations des médecins, de projets de développement expérimentés sur d’autres territoires, notamment en Aveyron. Une fois encore, à Vayrac, le vendredi 8 avril, habitants, élus et professions médicales ont croisé leurs points de vue.

Les regroupements des professionnels de la santé sont plébiscités mais un élu tient à remarquer que l’on ne pourra plus alors «voir toujours le même médecin, son propre médecin». Une autre incidence est soulevée : «et les patients qui ne peuvent pas se déplacer, comment feront-ils ?».

Une participante poursuit «Pourquoi si peu de stagiaires en médecine… on a pris du retard.» Une élue se demande «pourquoi ne pas plutôt se focaliser sur les 40-50 ans qui veulent pour certains s’éloigner des villes ?». Et un habitant poursuit «les nouveaux médecins peuvent vivre à Brive en exerçant chez nous !»

Le public s’attarde alors sur le déficit d’image du nord du Lot. «Le Lot est peu connu, et c’est toujours un mauvais point d’être au nord». Le besoin de valoriser l’image du périmètre est admis mais sur quelle base ? « Surtout pas comme un désert, il y a plein d’entreprises !» s’exclame un élu. S’engage alors un échange sur la nécessité de privilégier le travail des conjoints pour attirer des médecins, des femmes en majorité, une mesure qui ne fait pas l’unanimité.

La nécessité de devoir mieux communiquer n’en donne pas le contenu. Une suggestion est avancée à ce propos: «on ne vante pas assez le territoire comme un tout». Et de citer un centre médico-social adossé à une salle de concert et une médiathèque, un projet pensé et réalisé dans sa globalité, pour donner envie, satisfaire les nouvelles générations. D’autres ont évoqué la richesse des associations, nombreuses et variées sur le périmètre.

En définitive, une seule initiative a vraiment fait l’unanimité, l’organisation de journées découverte destinées aux internes en médecine. «On peut accueillir des médecins, on sait faire de bons repas !» s’exclame un participant.
Cela risque bien de ne pas être suffisant. 70% des maires de France sont inquiets de la pénurie de médecins dans leur commune. Et tous vont mettre en place des dispositifs d’aides et de valorisation médiatique.

Alors oui, il faut agir mais surtout montrer sa différence, un vrai défi dans le défi ! Les habitants, par l’intermédiaire de l’association «Mieux vivre dans le nord du Lot», continuent à creuser la question avec responsabilité.

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Pénurie de médecins : que faire ?