Un tiers des médecins
pourrait disparaître dans trois ans sur le nord du Lot. Sur le bassin de vie
des Quatre Routes du Lot-Vayrac-Bétaille, le risque est bien là et il est
raisonnable d’organiser rapidement une parade au manque de médecins prévisible
dans les prochaines années.
Sur appel d’offres de
l’Agence Régionale de la Santé, l’association «Mieux vivre dans le nord du Lot»
est mandatée en 2016 pour recueillir les avis des nord lotois et en dégager des
propositions pour le territoire.
Lors de chaque rencontre,
l’association encourage l’expression des publics à partir d’un diagnostic local
du problème, d’une analyse de l’évolution des vocations des médecins, de
projets de développement expérimentés sur d’autres territoires, notamment en
Aveyron. Une fois encore, à Vayrac, le vendredi 8 avril, habitants, élus et
professions médicales ont croisé leurs points de vue.
Les regroupements des
professionnels de la santé sont plébiscités mais un élu tient à remarquer que
l’on ne pourra plus alors «voir toujours le même médecin, son propre médecin».
Une autre incidence est soulevée : «et les patients qui ne peuvent pas se
déplacer, comment feront-ils ?».
Une participante poursuit
«Pourquoi si peu de stagiaires en médecine… on a pris du retard.» Une élue se
demande «pourquoi ne pas plutôt se focaliser sur les 40-50 ans qui veulent pour
certains s’éloigner des villes ?». Et un habitant poursuit «les nouveaux
médecins peuvent vivre à Brive en exerçant chez nous !»
Le public s’attarde alors
sur le déficit d’image du nord du Lot. «Le Lot est peu connu, et c’est toujours
un mauvais point d’être au nord». Le besoin de valoriser l’image du périmètre
est admis mais sur quelle base ? « Surtout pas comme un désert, il y
a plein d’entreprises !» s’exclame un élu. S’engage alors un échange sur
la nécessité de privilégier le travail des conjoints pour attirer des médecins,
des femmes en majorité, une mesure qui ne fait pas l’unanimité.
La nécessité de devoir
mieux communiquer n’en donne pas le contenu. Une suggestion est avancée à
ce propos: «on ne vante pas assez le territoire comme un tout». Et de citer un
centre médico-social adossé à une salle de concert et une médiathèque, un
projet pensé et réalisé dans sa globalité, pour donner envie, satisfaire les
nouvelles générations. D’autres ont évoqué la richesse des associations,
nombreuses et variées sur le périmètre.
En définitive, une seule
initiative a vraiment fait l’unanimité, l’organisation de journées découverte
destinées aux internes en médecine. «On peut accueillir des médecins, on sait
faire de bons repas !» s’exclame un participant.
Cela risque bien de ne pas
être suffisant. 70% des maires de France sont inquiets de la pénurie de
médecins dans leur commune. Et tous vont mettre en place des dispositifs
d’aides et de valorisation médiatique.
Alors oui, il faut agir
mais surtout montrer sa différence, un vrai défi dans le défi ! Les
habitants, par l’intermédiaire de l’association «Mieux vivre dans le nord du
Lot», continuent à creuser la question avec responsabilité.
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