lundi 23 mai 2016

Réunion-débat sur les urgences, à Martel















La place des urgences dans le recours aux soins


Le public ne s’y est pas trompé, venu en nombre le 19 mai, à Martel, écouter les responsables des urgences intervenant sur le nord du Lot. Les nord lotois sont repartis avec des idées claires sur les n° à appeler, sur les choses à faire ou à ne pas faire, sur les points forts et les fragilités du territoire.

L’association « Mieux vivre dans le nord du Lot » organisait jeudi dernier, à Martel, une réunion-débat avec le Dr Darreye, médecin en charge de la permanence des soins, le cdt Galtié, responsable du service opérationnel des Sapeurs-Pompiers du Lot, le Dr Remize, Responsable du SAMU-SMUR de Brive, Mr Delmas, Directeur des hôpitaux du nord du Lot. De mémoire d’urgentiste, une telle réunion n’avait jamais été organisée. Près de 80 personnes ont semblé captivées par les explications et débats.

Numéros à connaître d’urgence

 Au chapitre des conseils, le Dr Remize a répété que, face à une crainte d’ordre médical, il fallait oser appeler le 15. Le médecin régulateur diagnostique le problème, adapte la réponse : simple conseil, envoi à un généraliste ou à une pharmacie, hospitalisation ou déplacement du SMUR -l’équipement embarqué de l’hôpital qui vient jusqu’à la personne en danger vital-.

Les Pompiers, eux, sont accessibles par le 18 ou par le n° européen, le 112. Dans tous les cas, le contact est interconnecté avec la régulation médicale du SAMU de sorte que la gestion du patient en détresse est assurée quelque soit le numéro composé. Le commandant Galtié a déploré l’accroissement des déplacements inutiles des Pompiers et en appelle à la responsabilité de la population.

Il y a les médecins de garde ! Le Dr Darreye a précisé l’utilité, en journée, le week-end et les jours fériés, de composer le 3966. Ce numéro est destiné aux urgences dont la vie du patient ne dépend pas. Le public a évoqué à ce propos de trop longs temps d’attente au téléphone.

Regroupements d’hôpitaux en vue

Qui dit urgences, dit hôpitaux de proximité. Mr Delmas est intervenu pour dire la fragilité des petits établissements du Lot. Tous les intervenants se sont montrés ardents défenseurs de la proximité médicale mais la ministre de la Santé a annoncé un dispositif de regroupements hospitaliers de territoire (RHT) pour juillet prochain. Qu’adviendra-t-il alors des hôpitaux de Gourdon ou de St Céré ? Seront-ils sous la coupe de l’hôpital de Cahors ? Les nord lotois pourront-ils continuer à être dirigés sur Brive ? Sur cette dernière question, les débats ont montré une nouvelle fois leur attachement à bénéficier des services de l’hôpital corrézien, proche et rassurant à la fois.

Mme Tabary, présidente de l’association organisatrice, a réaffirmé la volonté de son association de défendre les petits hôpitaux du nord du Lot lors de la Conférence territoriale de dialogue social prévue pour la mise en place du RHT lotois.

En tout état de cause, sans généraliste référent disponible, sans spécialiste à proximité, les nord lotois iront toujours pousser la porte des urgences. En cela, cette question des urgences renvoie au fonctionnement du système de santé local. La désertification médicale risque d’encombrer un peu plus les salles des urgences hospitalières, déjà bien souvent saturées.

lundi 2 mai 2016

Les enseignements de la réunion de Souillac



Interview Sylvie Tabary, présidente de l’association

Que dire de l’attractivité médicale ?

Les étudiants en médecine n’identifient pas bien le département du Lot. Ils verraient d’un bon œil le fait d’y être invités ou d’y faire un stage. Pour eux, la présence d’un aéroport et d’un nœud autoroutier est un atout évident. Mais à leurs yeux, la campagne ne favorise pas la vie familiale.


Comment expliquer l’afflux de femmes médecins ?

Les femmes deviendront majoritaires en 2020 dans la profession. Je ne connais pas la raison de cette tendance mais j’en déduis des incidences sur les nouvelles installations : les femmes sont très soucieuses des bonnes conditions d’accueil de leurs enfants.


Quelles solutions évoquent le public ?

Le public a souligné l’importance de la connivence humaine pour attirer de nouveaux praticiens. Les professions de santé en place peuvent favoriser cet état d’esprit. Le public a insisté sur le rôle des remplaçants. S’ils se plaisent dans les cabinets d’accueil, ils prennent, le moment venu, la relève des médecins en place.

Plusieurs stratégies ont été évoquées à Souillac, comme à chaque réunion organisée sur les différents bassins de vie. Le tout sera mis en forme, analysé et soumis à la perspicacité des élus et acteurs de la santé. Nous verrons bien alors le poids accordé aux paroles des habitants.   


Que retenir de la réunion-débat de Souillac ?

Souillac a perdu 5 généralistes en 5 ans, il en reste 5. Le public, très préoccupé par la situation, a manifesté beaucoup d’intérêt pour la réflexion collective que nous leur proposions. C’est un encouragement évident à ce type de consultation. 

Pénurie de médecins : que faire ?