EXTRAIT DE L'ARTICLE DE LA VIE QUERCYNOISE DE CE JOUR.
Partout sur le nord du Lot, on recherche des médecins généralistes mais
aussi des spécialistes et des urgentistes. À Gramat, à Thégra, à
Sousceyrac-en-Quercy, à Saint-Céré et bien sûr aussi à Cressensac, à Martel et à
Souillac. La situation n’est certes pas catastrophique mais elle évolue trop
lentement pour renouveler les départs en retraite actuels et futurs selon "Mieux vivre dans le nord du Lot".
La situation médicale du nord du Lot «sur le fil du rasoir» est-elle
préoccupante ?
S’occuper de la désertification médicale, c’est poser la question de
l’attractivité du territoire pour des actifs extérieurs au périmètre.
Si le Lot va bientôt doubler la Creuse pour arriver au premier rang des
départements les plus âgés de France, c’est que les jeunes -y compris les
jeunes lotois- préfèrent vivre ailleurs. Il serait judicieux de s’interroger
sur les raisons de cette désaffection et se concentrer sur les efforts à
déployer pour répondre aux attentes de cette population dont dépend la survie,
y compris financière, du territoire.
Concrètement, que préconise l'association ?
Une concertation large pourrait établir un diagnostic collectif des
besoins de santé sur le nord du Lot permettant ainsi de déterminer les moyens précis
à déployer. Notre association a déjà commencé ce travail en menant des enquêtes
et des débats, reste à le finaliser.
Ce travail pourrait être mené dans le cadre d’un Contrat Local de Santé
comme le Grand Figeac l’a réalisé. En a résulté sur ce territoire, similaire du
point de vue démographique au périmètre de Cauvaldor, l’embauche d’un
coordinateur professionnel, un Monsieur Santé qui analyse, impulse et
accompagne concrètement initiatives et projets sur l’ensemble du Grand Figeac.
Un/une chargé(e) de mission suffirait donc à
attirer de nouveaux médecins ?
En France, le potentiel de
médecins candidats à l’installation est très inférieur aux demandes des
territoires. Il en résulte une forte concurrence entre ceux-ci. Comment
envisager de gagner cette bataille sans qu’aucun professionnel ne pilote à temps complet ce défi si complexe
et si vital ? Comment réussir sans organiser, été comme hiver, des formations, des lieux de vie et des animations
qui donnent envie de s’y installer ?
Des territoires ruraux se sont-ils engagés de
la sorte et avec quels résultats ?
L’Auvergne déploie depuis une dizaine d’années une écoute, une
dynamique de services, une image qui lui a permis d’attirer de jeunes médecins.
Le plateau de Millevaches a montré également l’importance de la dynamisation
collective pour obtenir des résultats. La conférence organisée par «Mieux vivre
dans le nord du Lot» donnait la parole à des acteurs médicaux qui s’y étaient
implantés.
Les nord lotois craignent de ne plus pouvoir
se soigner dans les meilleures conditions…
Les Maisons de santé ne peuvent pas être les nouveaux ronds-points du
XXIème siècle, plantés dans un désert. Mais le nord du Lot a des atouts
indéniables. Le territoire peut évidemment s’organiser pour mieux répondre aux
maladies chroniques et à l’essor des outils technologiques et numériques en
matière de santé.
Sur cette thématique, la nomination d’un «chef d’orchestre» professionnel
et la valorisation de l’image du territoire seraient de nature à attirer davantage
de jeunes médecins et donc à rassurer les nord lotois qui veulent continuer à faire
vivre ce fabuleux terroir laissé par les anciens.