mercredi 24 septembre 2014

Santé, il est temps d'agir !

 
Nord du Lot, désert médical ? 

 (en fin d’article, cliquez sur "commentaires" et témoignez de vos difficultés 
à vous soigner dans le nord du Lot ) 
   De Cressensac à Rocamadour, de Souillac à Calviac, se soigner dans des temps raisonnables et à proximité devient un tour de force. Confrontées au problème pour elles-même ou leurs proches, des lotoises se sont interrogées sur la répartition des médecins généralistes et spécialistes dans la vallée de la Dordogne lotoise. Le constat est sans appel.
Des lotoises, préoccupées par le nombre de médecins généralistes, le manque criant de  spécialistes et les distances à parcourir pour accéder aux services d’urgence, ont dressé une carte à partir du recensement INSEE 2008, des données de l’annuaire et de google maps. Le résultat est édifiant. Chacun mesure la question à son niveau, des initiatives et projets voient le jour mais le problème est d’ampleur et exige une prise en main sérieuse du territoire.
Allo docteur… alllo les urgences… parce que le principe de protection de la santé est garanti par le préambule de la Constitution de 1946, les initiatrices de la carte interpellent aujourd’hui la population pour rassembler les témoignages, cerner les besoins du périmètre, et chercher à contrecarrer la désertification rampante, si possible avec l’aide des élus qui en 2015 vont se regrouper sur le périmètre.
La carte révèle six constats alarmants :
1- La part de la population installée à 10 minutes d’un médecin est, dans la Vallée de la Dordogne lotoise, de 0,8% seulement -moins d’une personne sur 100 donc- contre 4,5% en zone rurale de Midi-Pyrénées et contre 2% dans la France rurale métropolitaine.
2- Les services d’urgence sont éloignés. Le tiers du territoire est à plus d’une demi-heure d’un centre hospitalier et 7 communes sont même à plus de 37 minutes (voir la carte). Les cantons de Martel et de Souillac sont très excentrés par rapport aux hôpitaux de St-Céré, de Brive-la-Gaillarde et de Gourdon. L’hôpital de Brive (592 lits) est surchargé car il dessert toute la Corrèze, département répertorié comme désert médical.
3- Près de la moitié des médecins généralistes se situe à moins de 5 ans de la retraite. La  recherche de remplaçants constitue un véritable parcours du combattant et tous désespèrent de pouvoir céder un jour leur cabinet.
4- Dans le périmètre concerné, il n’existe aucun centre d’accouchement alors que la part des femmes en âge d’accoucher est de 20% de la population totale.
5- En matière de médecins spécialistes, c’est le désert hormis sur le bassin de St Céré. Le département se situe au dernier rang de la région Midi-Pyrénées en matière de densité de spécialistes et Cahors centralise la plupart de ceux-ci. L’ophtalmologie, la pédiatrie, l’oncologie, la psychiatrie pour adultes, la rhumatologie, pour ne citer qu’eux, sont totalement absents du territoire. St Céré qui comporte un hôpital comporte quelques spécialités comme la dermatologie (1), la gynécologie (3), la cardiologie (1), la radiologie (1) mais cette ville est excentrée par rapport à toute la moitié ouest du périmètre concerné (voir la carte).
6- Pour les consultations chez un spécialiste, les délais d'attente ne sont jamais inférieurs à 3 mois et ils peuvent atteindre 1 an comme en ophtalmologie. Les cantons situés à l’ouest se tournent plutôt vers Brive mais les délais sont les mêmes à Brive et à St-Céré.
Chacun est concerné par ces six points. Pour soutenir la réflexion et l’action sur le sujet, le collectif se propose de recueillir les expériences des nord lotois en matière d’accès aux soins. Pour tenter d’avancer des solutions véritablement adaptées au territoire. Sans ce sursaut, la désertification médicale risque bien de s’aggraver.
Pour joindre le collectif, pour témoigner de vos déboires et de vos difficultés pour vous soigner : 
07 85 14 79 17 ou santenordlot@gmail.com                                                                                                                        

Des idées à débattre

            (en fin d’article, ajoutez un commentaire et réagissez à ces propositions d’action. 
                                                                                                                  Sans vous, rien ne se fera !)

    12 PROPOSITIONS POUR AMÉLIORER L'ATTRACTIVITÉ MÉDICALE DU TERRITOIRE
 

1- organiser des rencontres entre médecins, élus et population
2- lancer une campagne d’information et de promotion auprès des Universités de médecine, de Toulouse, de Bordeaux et de Limoges notamment, ciblant les futurs diplômés
3- créer une maison des stagiaires et des internes en médecine pour tout le nord du Lot
4- se saisir des dispositifs nationaux, type Pacte Territoire Santé, qui favorisent l’implantation des jeunes praticiens (ex. les praticiens territoriaux de médecine générale)
5- accompagner les jeunes médecins en matière de logement, de services, d’accès à l’emploi du conjoint/e
6- développer la mixité de l’exercice médical sur le territoire par ailleurs très prisé, basé sur le partage entre cabinet de ville ou de village et médecine hospitalière
7- mettre en place des Maisons de la santé avec des médecins libéraux ou des Centres municipaux de santé au sein desquels les médecins sont salariés (dossier dans la Gazette des communes du 10 février 2014)
8- établir des parcours de soins pour les filières défaillantes comme la prévention des addictions, la santé mentale pour les enfants et les adultes, les soins gériatriques, la maternité, lier les équipements lotois et extra-territoriaux, implanter si besoin des équipes mobiles spécialisées
9- promouvoir des médecins mobiles dits « effecteurs mobiles » rattachés à une maison de la santé, permettant de soulager les gardes des autres médecins
10- communiquer sur le bon usage des urgences et des transports médicaux auprès de l’ensemble des publics
11- développer la télémédecine avec élargissement du dispositif de visioconférences
12- faire appel à des médecins étrangers, de diplôme équivalent

 Faut-il que le territoire s'organise avec l'appui des élus ?
  Répondez en nous téléphonant au 07 85 14 79 17 ou écrivez-nous à santenordlot@gmail.com   

Pénurie de médecins : que faire ?