Le public ne s’y est pas trompé, venu en nombre le
19 mai, à Martel, écouter les responsables des urgences intervenant sur le nord
du Lot. Les nord lotois sont repartis avec des idées claires sur les n° à
appeler, sur les choses à faire ou à ne pas faire, sur les points forts et les
fragilités du territoire.
L’association « Mieux vivre dans le nord du
Lot » organisait jeudi dernier, à Martel, une réunion-débat avec le Dr
Darreye, médecin en charge de la permanence des soins, le cdt Galtié,
responsable du service opérationnel des Sapeurs-Pompiers du Lot, le Dr Remize,
Responsable du SAMU-SMUR de Brive, Mr Delmas, Directeur des hôpitaux du nord du
Lot. De mémoire d’urgentiste, une telle réunion n’avait jamais été organisée.
Près de 80 personnes ont semblé captivées par les explications et débats.
Numéros à connaître d’urgence
Au
chapitre des conseils, le Dr Remize a répété que, face à une crainte d’ordre
médical, il fallait oser appeler le 15. Le médecin régulateur diagnostique le
problème, adapte la réponse : simple conseil, envoi à un généraliste ou à
une pharmacie, hospitalisation ou déplacement du SMUR -l’équipement embarqué de
l’hôpital qui vient jusqu’à la personne en danger vital-.
Les Pompiers, eux, sont accessibles par le 18 ou par
le n° européen, le 112. Dans tous les cas, le contact est interconnecté avec la
régulation médicale du SAMU de sorte que la gestion du patient en détresse est
assurée quelque soit le numéro composé. Le commandant Galtié a déploré
l’accroissement des déplacements inutiles des Pompiers et en appelle à la
responsabilité de la population.
Il y a les médecins de garde ! Le Dr Darreye a
précisé l’utilité, en journée, le week-end et les jours fériés, de composer le
3966. Ce numéro est destiné aux urgences dont la vie du patient ne dépend pas.
Le public a évoqué à ce propos de trop longs temps d’attente au téléphone.
Regroupements d’hôpitaux en vue
Qui dit urgences, dit hôpitaux de proximité. Mr Delmas
est intervenu pour dire la fragilité des petits établissements du Lot. Tous les
intervenants se sont montrés ardents défenseurs de la proximité médicale mais
la ministre de la Santé a annoncé un dispositif de regroupements hospitaliers
de territoire (RHT) pour juillet prochain. Qu’adviendra-t-il alors des hôpitaux
de Gourdon ou de St Céré ? Seront-ils sous la coupe de l’hôpital de
Cahors ? Les nord lotois pourront-ils continuer à être dirigés sur Brive ?
Sur cette dernière question, les débats ont montré une nouvelle fois leur
attachement à bénéficier des services de l’hôpital corrézien, proche et
rassurant à la fois.
Mme Tabary, présidente de l’association organisatrice,
a réaffirmé la volonté de son association de défendre les petits hôpitaux du
nord du Lot lors de la Conférence territoriale de dialogue social prévue pour
la mise en place du RHT lotois.
En tout état de cause, sans généraliste référent
disponible, sans spécialiste à proximité, les nord lotois iront toujours
pousser la porte des urgences. En cela, cette question des urgences renvoie au
fonctionnement du système de santé local. La désertification médicale risque
d’encombrer un peu plus les salles des urgences hospitalières, déjà bien souvent
saturées.
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