Tandis
que les villes concentrent des moyens de plus en plus lourds pour
décongestionner leurs poumons, les campagnes sont oubliées.
Aujourd’hui le premier ministre semble s’en préoccuper mais sous la pression des intentions de vote rural en faveur du Front National.
Paru partiellement dans la Dépêche du Midi du 17 mars 2015, sous le titre "Que la population soit entendue".
Aujourd’hui le premier ministre semble s’en préoccuper mais sous la pression des intentions de vote rural en faveur du Front National.
Paru partiellement dans la Dépêche du Midi du 17 mars 2015, sous le titre "Que la population soit entendue".
Q
Les prises de position de Manuel Valls sont-elles de nature à réconforter le
milieu rural ?
MVNL :
Ce discours vers la ruralité est impulsé par une peur, celle du vote FN. Alors
que, selon nous, il devrait être guidé par de véritables convictions. Les
habitants du milieu rural sont des citoyens à part entière, que l’on y ménage
des conditions de vie satisfaisantes est tout simplement normal.
On
a eu de cesse de supprimer les services publics de proximité, des petits
tribunaux aux maternités, des bureaux de poste aux écoles, l’annonce du Premier
ministre ne nous rassure pas vraiment.
Q
Aucune mesure annoncée ne trouve-t-elle grâce à vos yeux ?
MVNL :
L’objectif de « rapprocher les services publics des campagnes » comme
le relaie l’AFP paraît déjà paradoxal après tant de fermetures de ces mêmes
services. Et il est aussi tout à fait ambigu. Car vouloir concentrer les
services dans les campagnes peut aussi laisser supposer la fermeture des
quelques services publics restants dans les petits villages.
Qu’adviendra-t-il
des petites postes qui sont autant de points de retrait des pensions et
revenus ? Que deviendront ces ultimes espaces de dialogue local qui
rassurent et qui font l’âme du milieu rural ? Nous sommes inquiets.
Q
Les propositions ne favoriseraient donc pas le rapprochement des services
publics dans les campagnes ?
MVNL :
Dénerver la campagne de tous ses points de rencontre ne contribue sans doute
pas à mieux vivre dans nos villages. Nous comprenons que les impératifs
budgétaires imposent de nouvelles solutions mais ils ne doivent pas être
poussés à l’extrême.
L’annonce
de transformer les bureaux de poste en maisons de services au public nous
paraît dangereuse. Les bureaux de poste sont les derniers remparts à la
déshumanisation de nos espaces ruraux, il ne faut surtout plus en réduire le
nombre. Que certains groupent d’autres services, pourquoi pas, mais que cet
aménagement ne devienne pas un nouveau prétexte à fermeture des dernières
postes rurales.
Nous
soutenons par contre les maisons de santé si leurs implantations sont
réfléchies localement avec la population, les élus et le corps médical et
paramédical. Nous applaudissons aussi la perspective que tout le territoire
soit couvert par la 3G.
Q
Quelle est votre priorité, vous, en tant qu’association ?
MVNL : Notre objectif est que la population soit entendue, que la concertation
soit incontournable pour toute mise en place de mesures prévues en milieu
rural.
Sur
un territoire comme le nord du Lot, un bassin de vie de près de 50 000
habitants, nous ne pouvons pas imaginer que les décisions continuent à venir du
haut. Il nous appartient de ne pas entrer dans une spirale de désertification.
Tout aménagement doit être réfléchi avec précision avec les parties prenantes
du terrain.
Et
parce qu’un médecin sur 3 va partir à la retraite dans les 5 ans dans notre
campagne et parce qu’un médecin qui part laisse sur le carreau 1500 patients
qui ne peuvent plus être absorbés par d’autres cabinets, notre priorité est la
construction d’un système durable d’offre de santé sur le périmètre concerné.
C’est un enjeu vital mais nous resterons vigilants sur l’ensemble des questions
qui fondent le mieux-vivre dans le nord du Lot.
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