dimanche 15 mars 2015

Question d'actualité : réaction aux propos de Manuel Valls


Tandis que les villes concentrent des moyens de plus en plus lourds pour décongestionner leurs poumons, les campagnes sont oubliées. 

Aujourd’hui le premier ministre semble s’en préoccuper mais sous la pression des intentions de vote rural en faveur du Front National.

Paru partiellement dans la Dépêche du Midi du 17 mars 2015, sous le titre "Que la population soit entendue".



Q Les prises de position de Manuel Valls sont-elles de nature à réconforter le milieu rural ?
MVNL : Ce discours vers la ruralité est impulsé par une peur, celle du vote FN. Alors que, selon nous, il devrait être guidé par de véritables convictions. Les habitants du milieu rural sont des citoyens à part entière, que l’on y ménage des conditions de vie satisfaisantes est tout simplement normal.
On a eu de cesse de supprimer les services publics de proximité, des petits tribunaux aux maternités, des bureaux de poste aux écoles, l’annonce du Premier ministre ne nous rassure pas vraiment.
Q Aucune mesure annoncée ne trouve-t-elle grâce à vos yeux ?
MVNL : L’objectif de « rapprocher les services publics des campagnes » comme le relaie l’AFP paraît déjà paradoxal après tant de fermetures de ces mêmes services. Et il est aussi tout à fait ambigu. Car vouloir concentrer les services dans les campagnes peut aussi laisser supposer la fermeture des quelques services publics restants dans les petits villages.
Qu’adviendra-t-il des petites postes qui sont autant de points de retrait des pensions et revenus ? Que deviendront ces ultimes espaces de dialogue local qui rassurent et qui font l’âme du milieu rural ? Nous sommes inquiets.
Q Les propositions ne favoriseraient donc pas le rapprochement des services publics dans les campagnes ?
MVNL : Dénerver la campagne de tous ses points de rencontre ne contribue sans doute pas à mieux vivre dans nos villages. Nous comprenons que les impératifs budgétaires imposent de nouvelles solutions mais ils ne doivent pas être poussés à l’extrême.
L’annonce de transformer les bureaux de poste en maisons de services au public nous paraît dangereuse. Les bureaux de poste sont les derniers remparts à la déshumanisation de nos espaces ruraux, il ne faut surtout plus en réduire le nombre. Que certains groupent d’autres services, pourquoi pas, mais que cet aménagement ne devienne pas un nouveau prétexte à fermeture des dernières postes rurales.
Nous soutenons par contre les maisons de santé si leurs implantations sont réfléchies localement avec la population, les élus et le corps médical et paramédical. Nous applaudissons aussi la perspective que tout le territoire soit couvert par la 3G.
Q Quelle est votre priorité, vous, en tant qu’association ?
MVNL : Notre objectif est que la population soit entendue, que la concertation soit incontournable pour toute mise en place de mesures prévues en milieu rural.
Sur un territoire comme le nord du Lot, un bassin de vie de près de 50 000 habitants, nous ne pouvons pas imaginer que les décisions continuent à venir du haut. Il nous appartient de ne pas entrer dans une spirale de désertification. Tout aménagement doit être réfléchi avec précision avec les parties prenantes du terrain.
Et parce qu’un médecin sur 3 va partir à la retraite dans les 5 ans dans notre campagne et parce qu’un médecin qui part laisse sur le carreau 1500 patients qui ne peuvent plus être absorbés par d’autres cabinets, notre priorité est la construction d’un système durable d’offre de santé sur le périmètre concerné. C’est un enjeu vital mais nous resterons vigilants sur l’ensemble des questions qui fondent le mieux-vivre dans le nord du Lot.


jeudi 5 mars 2015

CONSTRUIRE UN SYSTEME DURABLE D’OFFRE DE SANTE POUR LE NORD DU LOT


APPEL AUX PARTIES PRENANTES DU TERRITOIRE!
Allo Médecin? Allo les urgences? Les nord lotois mesurent la difficulté croissante à se soigner.
Pour tenter de ne pas tomber dans le marasme financier et la débâcle médicale, l'association «mieux vivre dans le nord du Lot» se met à la disposition de tous les acteurs du territoire pour imaginer avec enthousiasme et efficacité une organisation durable des services de santé de demain, au bénéfice des corps professionnels de la santé, des élus et des habitants présents et à venir dans le nord du Lot.

Les jeunes médecins peuvent-ils être tentés par un territoire qui ne met pas toutes ses forces à les convaincre ? Peuvent-ils s’implanter alors qu’ils n’y ont pas effectué de stage ? Peuvent-ils y envisager un exercice alors même qu’en milieu rural, ils ont toutes les chances de crouler sous le nombre de patients ?
Ces questions, l’association «mieux vivre dans le nord du Lot» se les pose. Et de ces interrogations simples a émergé l’idée de croiser les avis, de rassembler les points de vue, de préconiser des solutions de l’ensemble des parties prenantes du nord du Lot.
  • De leur côté, les élus ont conscience de l’intérêt d’agir pour suppléer les départs en retraite du corps médical. Ils envisagent, ici et là, de construire des maisons de santé mais qui demanderont d’être animées par des équipes cohérentes, solides et durablement enracinées sur le territoire.
  • Les médecins et dentistes, pour leur part, sont submergés par les contraintes et ne se font plus guère d’illusions sur leurs possibilités d’être remplacés. Ils font face dans l’urgence et ne demandent qu’à être mobilisés de manière pertinente.
  • Les para-médicaux, eux, s’inquiètent de voir les prescripteurs dont ils dépendent diminuer en nombre. Avec le raccourcissement des séjours hospitaliers et la proportion grandissante des personnes âgées, leur présence est structurellement indispensable.
  • La population, enfin, subit de plein fouet la situation et c’est pour faire entendre le besoin vital d’asseoir une politique durable d’une offre médicale de proximité, complète et efficace, sur le nord du Lot que l’association se bat sur cette thématique. Sans école, point de salut. Sans médecin, point de salut non plus.
Une carte a été établie par «Mieux vivre dans le nord du Lot», montrant clairement la fragilité du périmètre en matière d’accès aux soins. Tout l’Ouest ainsi que l’extrême Est sont particulièrement impactés par le manque de spécialistes, par l’éloignement des urgences hospitalières et les départs annoncés des généralistes proches de la retraite.

La priorité des élus ?

Aujourd’hui, «Mieux vivre dans le nord du Lot» explique ses objectifs auprès des élus qu’elle rencontre, notamment au sein de l’entité CAUVALDOR, regroupement des anciennes communautés de communes. Elle souhaite aussi que les candidats aux élections départementales affichent clairement leur volonté de prendre à bras le corps le sujet.
L’association les interpelle : font-ils de la santé une priorité de leur mandat, notamment au regard des difficultés des personnes âgées? ; se positionnent-ils en faveur d’une concertation large pour réussir durablement ce défi territorial?
L’association compte aussi réunir une plateforme de concertation avec le milieu médical et para-médical pour bâtir une solution globale prenant en compte toutes les contraintes mais aussi toutes les possibilités de mobilisation des uns et des autres.
Parallèlement, "Mieux vivre dans le nord du Lot" projette d’ouvrir des débats avec la population. C’est pour les nord lotois que l’organisation médicale du territoire s’imagine. L'information, les échanges et les besoins doivent être au centre des réflexions. C'est la population qui jugera en dernier ressort de la pertinence des dispositifs mis en place. C'est elle qui recevra de plein fouet les conséquences de la bonne ou de l'imparfaite prise en compte de ces questions.

Le droit à la santé est un droit constitutionnel. L’inscrire dans les faits sur un territoire essentiellement rural n’est pas chose facile. Et les coupes sombres dans les budgets de la santé sont d'actualité ! Les marges de manœuvre sont donc étroites mais l’association ne désespère pas. Les points de vue croisés des uns et des autres devraient permettre d'entrevoir des solutions au territoire.

Pour participer aux réunions de l'association, écrivez ou téléphonez.
Contact sur santenordlot@gmail.com ou au 07 85 14 79 17.

Pénurie de médecins : que faire ?