lundi 5 octobre 2015

Un médecin vous manque et tout est dépeuplé !


Les médecins de 65 ans ont légitimement le droit de prendre leur retraite. D'ici 3 ans, en 2018, il se pourrait bien que la baisse du nombre de praticiens généralistes tombe à un niveau inquiétant sur certains pôles du nord du Lot. Sur les 12 pôles indiqués sur la carte, seuls 3 sont à l'abri d'un engorgement des médecins restants et d'un risque de fuite de ces mêmes praticiens trop sollicités par leur environnement.

Dans les 3 ans, l'enjeu est d'éviter ce basculement vers la désertification. Les jeunes praticiens doivent pouvoir s'installer sans craindre l'isolement, le découragement, le manque d'appuis techniques. Leur venue est indispensable pour satisfaire aux besoins et aux attentes des nord lotois, en matière de santé. Car déjà le renoncement aux soins est répandu sur le territoire et un manque de médecins pourrait cette fois-ci sonner le glas d'une région qui ne demande pourtant qu'à se dynamiser.

Le corps médical, les élus, l'association Mieux vivre dans le nord du Lot s'emploieront à essayer de traverser la tempête et à construire un projet médical de proximité, solide et durable.

mardi 14 juillet 2015

CONSULTATION DES HABITANTS

Jusqu'en fin juillet 2015, rendez-vous dans les pharmacies pour prendre un questionnaire, le remplir et le laisser sur place. L'ensemble des documents sera exploité par notre association qui l'a conçu pour cerner les difficultés et les besoins des nord lotois en matière d'accès aux soins. 

Les résultats seront mis à la disposition des forces vives du territoire qui réfléchissent à la mise en place de mesures censées éloigner définitivement du nord du Lot le spectre de la désertification médicale. 

Le questionnaire :


LES MÉDECINS GÉNÉRALISTES
-Vous êtes suivi(e) par un médecin traitant
-À la recherche d’un médecin traitant, un généraliste vous a refusé comme patient
-Si votre médecin est absent, vous trouvez facilement un autre médecin
-Vous ne voyez pas votre médecin autant que vous le voudriez
- Il vous arrive de renoncer à vous soigner car c’est trop long, trop compliqué
- Votre état de santé ne vous permet pas de vous déplacer  pour voir votre médecin
-Vous trouvez normal que les médecins traitants se situent en voiture à plus de 15 mn des domiciles des patients 
-Vous êtes inquiet(e) de la diminution du nombre de médecins dans le nord du Lot
-En ville, vous auriez beaucoup plus de facilité à vous soigner

LES URGENCES NON VITALES
-En dehors du 15, vous savez comment faire pour contacter un médecin 24h sur 24
-Il vous est arrivé d’aller directement aux urgences à l’hôpital, pour obtenir une réponse à une inquiétude médicale parce que c’est plus facile et plus rapide


                                                                                                                                    LES URGENCES VITALES
-Vous connaissez le n° des urgences hospitalières

-En cas d’urgence véritable, vous préférez être dirigé sur Brive-la-Gaillarde

-Quand c’est possible, vous aimeriez que l’on vous demande le lieu où vous préférez être pris(e) en charge en urgence (St Céré, Gourdon, Cahors, Brive-la-Gaillarde)



LES TRANSPORTS




-Vous avez toujours une solution de transport (voiture, voisin) pour vous rendre chez un médecin ou un professionnel de santé

-Selon vous, un trajet de 30 minutes pour vous faire soigner est acceptable si des médecins, infirmiers et spécialistes sont regroupés sur un même lieu, privé ou public, pour assurer une meilleure qualité de soins et de suivi médical


QUESTION "OUVERTE"  



Quel est le temps maximal que vous considérez comme acceptable pour vous rendre : 




-chez le médecin le plus proche de votre domicile




-chez un spécialiste 




-auprès du centre hospitalier le plus proche


mercredi 17 juin 2015

Mettre les bouchées doubles !


Projection à horizon 2018 du nombre de médecins libéraux
susceptibles de prendre leur retraite
La désertification médicale guette le nord du Lot. Les élus, les médecins et paramédicaux, les pharmaciens, les ambulanciers cherchent des solutions. L'association se veut porte parole  des besoins des habitants en matière d'accès aux soins.

Il faut mettre les bouchées doubles. L'association préconise des efforts dans deux directions : 
1- la promotion du département 
La Vallée de la Dordogne est effectivement mise en avant mais elle est connotée Dordogne avant Lot. Quant à Rocamadour, c'est un point de passage incontournable pour le tourisme, comme Souillac. Mais qui vend le Lot en tant que culture vivante, terroir ancien aux paysages si particuliers, en tant que terre de savoirs et d'innovations ?
2- une adaptation aux aspirations des nouveaux médecins
Les internes des CHU veulent s’implanter là où un vrai travail de groupe existe et là où ils peuvent aménager leur temps de travail, avoir des horaires compatibles avec une vie personnelle. Les jeunes médecins envisagent leur activité comme un métier et non un sacerdoce, c'est une donnée qui s'impose que l'on y souscrive ou pas.

Pour répondre au point 2, il nous faut construire une offre de santé, en réseau, tournée vers l’avenir, destinée à :
1-    éviter les doublons d’évaluation et les recours inadaptés aux urgences,
2-    favoriser la prise en charge de l’ensemble des besoins de consultation de la population, y compris lorsque le médecin traitant est absent, y compris chez les spécialistes dans des temps raisonnables,
3-    respecter le besoin de suivi médical des personnes ne pouvant pas se déplacer, notamment les personnes âgées et les sortants d’hôpital,
4-    permettre enfin un travail de prévention commun aux différentes parties prenantes médicales et para-médicales.

L'enjeu justifiait à nos yeux une enquête pour vous donner la parole, 
ou plutôt le stylo, vous nord-lotois.

·  Lancement d’une enquête auprès des nord lotois

Mieux vivre dans le nord du Lot a initié un questionnaire qui est mis à disposition de la population jusque fin juillet, dans les pharmacies.
Le questionnaire est court. Chacun pourra donner son opinion sur les différentes préoccupations de la population : la disponibilité des médecins traitants, les spécialistes, les urgences non vitales, les urgences vitales, les hôpitaux et les transports.

Les résultats seront analysés puis communiqués à tousNous cernerons les besoins et les difficultés des nord lotois, dans leur ensemble et secteur géographique par secteur géographique. 

Le travail des professionnels de proximité a tout à gagner à réfléchir à l'avenir et la manière de s'organiser au mieux. Car ce sont eux qui ciblent le mieux les patients et non les maladies. La prise en compte humaine, globale, est sans doute un meilleur gage de santé pour une population que les approches trop technicisées, trop fragmentées. Ils doivent rester au centre des systèmes de santé territoriaux.

·  Une dynamique collective à promouvoir

Si des volontés collectives des acteurs de la santé et des élus s’organisent, des groupes de travail peuvent se constituer autour de la notion  de pôle de santé, avec ou sans murs (maison de la santé ou réseau professionnel coordonné autour du patient).

Le pôle de santé est un regroupement de soignants sur un territoire. Il peut créer une SISA (société interprofessionnelle de soins ambulatoires) qui l’autorise à se grouper autour de moyens et de financements mis à disposition de praticiens libéraux (loi HPST de 2009 complétée en 2011).

Dans tous les cas, un réseau se réfléchit autour de besoins repérés. L’exploitation du questionnaire sera utile. L’association en publiera les résultats, au plus tard à la fin septembre.

dimanche 15 mars 2015

Question d'actualité : réaction aux propos de Manuel Valls


Tandis que les villes concentrent des moyens de plus en plus lourds pour décongestionner leurs poumons, les campagnes sont oubliées. 

Aujourd’hui le premier ministre semble s’en préoccuper mais sous la pression des intentions de vote rural en faveur du Front National.

Paru partiellement dans la Dépêche du Midi du 17 mars 2015, sous le titre "Que la population soit entendue".



Q Les prises de position de Manuel Valls sont-elles de nature à réconforter le milieu rural ?
MVNL : Ce discours vers la ruralité est impulsé par une peur, celle du vote FN. Alors que, selon nous, il devrait être guidé par de véritables convictions. Les habitants du milieu rural sont des citoyens à part entière, que l’on y ménage des conditions de vie satisfaisantes est tout simplement normal.
On a eu de cesse de supprimer les services publics de proximité, des petits tribunaux aux maternités, des bureaux de poste aux écoles, l’annonce du Premier ministre ne nous rassure pas vraiment.
Q Aucune mesure annoncée ne trouve-t-elle grâce à vos yeux ?
MVNL : L’objectif de « rapprocher les services publics des campagnes » comme le relaie l’AFP paraît déjà paradoxal après tant de fermetures de ces mêmes services. Et il est aussi tout à fait ambigu. Car vouloir concentrer les services dans les campagnes peut aussi laisser supposer la fermeture des quelques services publics restants dans les petits villages.
Qu’adviendra-t-il des petites postes qui sont autant de points de retrait des pensions et revenus ? Que deviendront ces ultimes espaces de dialogue local qui rassurent et qui font l’âme du milieu rural ? Nous sommes inquiets.
Q Les propositions ne favoriseraient donc pas le rapprochement des services publics dans les campagnes ?
MVNL : Dénerver la campagne de tous ses points de rencontre ne contribue sans doute pas à mieux vivre dans nos villages. Nous comprenons que les impératifs budgétaires imposent de nouvelles solutions mais ils ne doivent pas être poussés à l’extrême.
L’annonce de transformer les bureaux de poste en maisons de services au public nous paraît dangereuse. Les bureaux de poste sont les derniers remparts à la déshumanisation de nos espaces ruraux, il ne faut surtout plus en réduire le nombre. Que certains groupent d’autres services, pourquoi pas, mais que cet aménagement ne devienne pas un nouveau prétexte à fermeture des dernières postes rurales.
Nous soutenons par contre les maisons de santé si leurs implantations sont réfléchies localement avec la population, les élus et le corps médical et paramédical. Nous applaudissons aussi la perspective que tout le territoire soit couvert par la 3G.
Q Quelle est votre priorité, vous, en tant qu’association ?
MVNL : Notre objectif est que la population soit entendue, que la concertation soit incontournable pour toute mise en place de mesures prévues en milieu rural.
Sur un territoire comme le nord du Lot, un bassin de vie de près de 50 000 habitants, nous ne pouvons pas imaginer que les décisions continuent à venir du haut. Il nous appartient de ne pas entrer dans une spirale de désertification. Tout aménagement doit être réfléchi avec précision avec les parties prenantes du terrain.
Et parce qu’un médecin sur 3 va partir à la retraite dans les 5 ans dans notre campagne et parce qu’un médecin qui part laisse sur le carreau 1500 patients qui ne peuvent plus être absorbés par d’autres cabinets, notre priorité est la construction d’un système durable d’offre de santé sur le périmètre concerné. C’est un enjeu vital mais nous resterons vigilants sur l’ensemble des questions qui fondent le mieux-vivre dans le nord du Lot.


jeudi 5 mars 2015

CONSTRUIRE UN SYSTEME DURABLE D’OFFRE DE SANTE POUR LE NORD DU LOT


APPEL AUX PARTIES PRENANTES DU TERRITOIRE!
Allo Médecin? Allo les urgences? Les nord lotois mesurent la difficulté croissante à se soigner.
Pour tenter de ne pas tomber dans le marasme financier et la débâcle médicale, l'association «mieux vivre dans le nord du Lot» se met à la disposition de tous les acteurs du territoire pour imaginer avec enthousiasme et efficacité une organisation durable des services de santé de demain, au bénéfice des corps professionnels de la santé, des élus et des habitants présents et à venir dans le nord du Lot.

Les jeunes médecins peuvent-ils être tentés par un territoire qui ne met pas toutes ses forces à les convaincre ? Peuvent-ils s’implanter alors qu’ils n’y ont pas effectué de stage ? Peuvent-ils y envisager un exercice alors même qu’en milieu rural, ils ont toutes les chances de crouler sous le nombre de patients ?
Ces questions, l’association «mieux vivre dans le nord du Lot» se les pose. Et de ces interrogations simples a émergé l’idée de croiser les avis, de rassembler les points de vue, de préconiser des solutions de l’ensemble des parties prenantes du nord du Lot.
  • De leur côté, les élus ont conscience de l’intérêt d’agir pour suppléer les départs en retraite du corps médical. Ils envisagent, ici et là, de construire des maisons de santé mais qui demanderont d’être animées par des équipes cohérentes, solides et durablement enracinées sur le territoire.
  • Les médecins et dentistes, pour leur part, sont submergés par les contraintes et ne se font plus guère d’illusions sur leurs possibilités d’être remplacés. Ils font face dans l’urgence et ne demandent qu’à être mobilisés de manière pertinente.
  • Les para-médicaux, eux, s’inquiètent de voir les prescripteurs dont ils dépendent diminuer en nombre. Avec le raccourcissement des séjours hospitaliers et la proportion grandissante des personnes âgées, leur présence est structurellement indispensable.
  • La population, enfin, subit de plein fouet la situation et c’est pour faire entendre le besoin vital d’asseoir une politique durable d’une offre médicale de proximité, complète et efficace, sur le nord du Lot que l’association se bat sur cette thématique. Sans école, point de salut. Sans médecin, point de salut non plus.
Une carte a été établie par «Mieux vivre dans le nord du Lot», montrant clairement la fragilité du périmètre en matière d’accès aux soins. Tout l’Ouest ainsi que l’extrême Est sont particulièrement impactés par le manque de spécialistes, par l’éloignement des urgences hospitalières et les départs annoncés des généralistes proches de la retraite.

La priorité des élus ?

Aujourd’hui, «Mieux vivre dans le nord du Lot» explique ses objectifs auprès des élus qu’elle rencontre, notamment au sein de l’entité CAUVALDOR, regroupement des anciennes communautés de communes. Elle souhaite aussi que les candidats aux élections départementales affichent clairement leur volonté de prendre à bras le corps le sujet.
L’association les interpelle : font-ils de la santé une priorité de leur mandat, notamment au regard des difficultés des personnes âgées? ; se positionnent-ils en faveur d’une concertation large pour réussir durablement ce défi territorial?
L’association compte aussi réunir une plateforme de concertation avec le milieu médical et para-médical pour bâtir une solution globale prenant en compte toutes les contraintes mais aussi toutes les possibilités de mobilisation des uns et des autres.
Parallèlement, "Mieux vivre dans le nord du Lot" projette d’ouvrir des débats avec la population. C’est pour les nord lotois que l’organisation médicale du territoire s’imagine. L'information, les échanges et les besoins doivent être au centre des réflexions. C'est la population qui jugera en dernier ressort de la pertinence des dispositifs mis en place. C'est elle qui recevra de plein fouet les conséquences de la bonne ou de l'imparfaite prise en compte de ces questions.

Le droit à la santé est un droit constitutionnel. L’inscrire dans les faits sur un territoire essentiellement rural n’est pas chose facile. Et les coupes sombres dans les budgets de la santé sont d'actualité ! Les marges de manœuvre sont donc étroites mais l’association ne désespère pas. Les points de vue croisés des uns et des autres devraient permettre d'entrevoir des solutions au territoire.

Pour participer aux réunions de l'association, écrivez ou téléphonez.
Contact sur santenordlot@gmail.com ou au 07 85 14 79 17.

vendredi 30 janvier 2015

Une association pour se mobiliser



En 2020, il y aura moins de généralistes que de spécialistes en France selon les chiffres du Conseil national de l’ordre des médecins. Qu’adviendra-t-il alors d’un territoire comme le nord du Lot où les généralistes ne sont pas remplacés, où les spécialistes sont quasi-inexistants, où les urgences sont la plupart du temps à plus de 30 mn ?
Un groupe de nord lotois a décidé de se pencher sérieusement sur la question. Une association est née, «mieux vivre dans le nord du Lot», ouverte à tous pour faire entendre la voix des habitants en butte à des difficultés pour se faire soigner.
L’association se veut en tout état de cause concrète et positive. La présidente, Sylvie Tabary, nous précise que « l’objectif n’est pas tant de dénoncer que de construire, avec les élus et le corps médical et paramédical, une plateforme de solutions durables et adaptées pour répondre aux besoins de prévention et de soins des nord lotois ».
Une des priorités est d’attirer de jeunes diplômés en médecine sur le territoire. Mais le dire est une chose, réussir en est une autre. Parce que la campagne ne séduit plus les jeunes, parce que le modèle du médecin de famille sacrifiant sa vie personnelle a fait son temps, le défi est immense.
Le nord du Lot devra donc se rassembler et réussir, ou pas ! À chacun de se mobiliser, de prendre contact, de faire part de ses avis et envies sur la question.
Mail : santenordlot@gmail.com  -   Tél : 07 85 14 79 17

Pénurie de médecins : que faire ?